Musiques vagabondes (1)

De nombreuses mélodies nous accompagnent depuis longtemps, parfois plus longtemps qu'on ne penserait. Le plagiat est un de ces mots qui vous laissent pantois. Si quelqu'un a recopié un air, on peut bien sûr le montrer d'un doigt accusateur. Mais il est bien plus intéressant d'établir une généalogie de ces enthousiasmes.

Aujourd'hui, c'est la chanson "J'attendrai" qui m'intéresse. Il en existe de multiples versions dans les langues les plus variées.

Mais comme il faut bien fixer une origine, on fait en général référence au choeur à bouche fermée de "Madame Butterfly", opéra créé à la Scala de Milan en 1904 dont voici une interprétation par le choeur et l'orchestre des arènes de Vérone:



En 1936, cet air inspira le compositeur et chef d'orchestre Dino Olivieri, sur un texte de Nino Rastelli. La chanteuse Miriam Ferretti assura le succès de "Tornerai":



Non ti ricordi quella canzon, piena d'amore e di passion,
che dolcemente ci avvinse un dì,
e che per sempre ci unì?
Or che lontano tu sei da me,
mentre la guerra echeggia in ciel,
con un tremor io canto ancor,
Tornerai da me,
perchè in ciel sta scritto che tornerai,
tu lo sai io son forte così,
perchè credo in te,
tu lo sai,
mentre vai e vai,
chiudi gli occhi un istante,
e allora udrai la canzon del mio cuor,
tornerai.
Io non so bene dove sei tu,
solo PM e nulla più,
ma non temere amor perchè,
io son sempre con te.
Quando la notte riposi amor,
pieno di gelo o di sudor,
il tuo respir è il mio respir.
Mentre vai e vai,
chiudi gli occhi un istante, e allora udrai
la canzon del mio cuor,
tornerai


Une première version française, "Soirs d'amour", chantée par Jean Sablon est aujourd'hui oubliée. 
Deux après "Tornerai", Rina Ketty, française d'origine italienne, rendit la chanson célèbre en France. Jean Sablon reprit également cette nouvelle version. Le titre reste indissolublement associé à cette période, peut-être en raison de la longue guerre qui suivit.



Il est maintenant impossible de dresser une liste exhaustive de toutes les versions de cette chanson dans de multiples langues.

Voici la version du Hot Club de France de 1939:



Et enfin une version allemande de 1940, "Komm zurück" [Reviens], interprétée par Rudi Schuricke:



Avec les paroles:
Du sprichst vom Abschied, für kurze Zeit,
und bist schon morgen, von mir so weit.
Was sind schon Worte, im Augenblick,
was ein versprochenes Glück?

Weil ich Dich liebe, glaub ich an Dich,
doch will s das Schicksal, vergisst Du mich.
Das darf nicht sein, tausendmal: nein!

Komm zurück, ich warte auf Dich,
denn Du bist für mich, all mein Glück.
Komm zurück, ruft mein Herz immerzu,
nun erfülle Du, mein Geschick.
Ist der Weg auch weit,
führt er Dich und auch mich, in die Seeligkeit,
darum bitt ich Dich heut: komm zurück.

Es gibt nicht Schöneres, als Glück zu zwein,
und die Gewissheit, geliebt zu sein.
Schon der Gedanke, wenn Du mich küsst,
dass Du wie ich, glücklich bist.

Den einen Menschen, auf dieser Welt,
der nur für Dich lebt, der zu Dir hält,
hast Du in mir, drum sag ich Dir:

Darum bitt ich Dich heut, komm zurück!


Il m'aurait fallu bien sûr encore citer entre autres Tino Rossi, Dalida, Bing Crosby, Sinatra... Mais je suis certain que si la curiosité vous guide, vous trouverez sans trop de difficultés l'occasion d'écouter ces multiples versions.

Quelques pistes pour en savoir plus:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Rina_Ketty
http://chanson.udenap.org/50_chansons/41_j_attendrai.htm

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