Ernest Claes?
Vous connaissez?


Laissez-moi vous présenter Ernest. Je l'ai rencontré dans une bibliothèque Allemande. Lui, ou plutôt ses mannes.
En l'occurrence, il s'agissait d'un livre oublié ou plus probablement intentionnellement disposé au coin d'une table. Un vieux livre. 40 ans sur les rayons d'une bibliothèque. Des pages jaunies, une courverture courbée par les années, une légère odeur de moisi...
Vieux mais toujours prêt à raconter l'histoire de "Jeroom et Benzamien - l'histoire authentique de deux charcutiers perdus par l'orgueil et sauvés par l'amour" suivie du "nouveau fonctionnaire - une histoire utopique mais tout à fait possible".

Les titres sont d'une grande banalité. Jeroom et Benzamien, Jérôme et Benjamin si vous préférez, tout le monde peut s'appeler comme
ça. Des nouveaux fonctionnaires? On n'arrête pas de s'en plaindre! Heureusement, viennent les sous-titres qui en disent, eux, presque trop.

Regardez attentivement la photo de l'auteur . Si l'air professoral du personnage vous repousse, si vous croyez déceler dans cette barbichette soignée les traces de sa méchanceté, alors vous n'aimerez pas plus ses écrits. Si au contraire vous ne voyez là que de la goguenardise alliée à une préciosité amusante, cherchez et trouvez ses livres où vous pourrez! Car malheureusement, ils semblent être pour la plupart épuisés en Français et en Allemand. Ou bien vous pouvez aussi apprendre le Flamand.

Vous pouvez trouver quelques éléments biographiques sur wikipedia.


Pour l'heure, voici un extrait du "Nouveau fonctionnaire". C'est une ébauche de traduction pour la première page de l'histoire:


"Le nouveau fonctionnaire"

une histoire utopique mais tout à fait possible


Chapitre I ... n'affecte ni le coeur ni l'estomac.

(Réclame „Aspro“)


Au ministère des travaux publics, une nouvelle place était libre.Une position modeste toutefois, dans un service adjacent de la sous-branche "Ponts et Chaussées". Cette place aurait tout aussi bien pu être assimilée à un autre département, par exemple à l'agence de construction urbaine ou encore au service des certificats de navigation sur le Rhin. En fait,personne ne pouvait vraiment dire à quel service appartenait cette place, pourquoi on l'avait créée et à quoi elle servait.À vrai dire, elle faisait partie de tous les services, la place était simplement là, et c'était une raison suffisante pour qu'elle demeure un service adjacent de la sous-branche du département "Ponts et Chaussées". Il n'était donc pas question d'engager pour cette place un ingénieur, un technicien ou un spécialiste d'une branche quelconque de la mécanique ou de la construction des ponts, comme on aurait pu le supposer en entendant "Ponts et Chaussées". Oh non, c'était un poste si modeste qu'il n'avait absolument rien à voir avec les ponts ou avec les chaussées. Ce que l'on devait vraiment avoir vu et savoir, comme il s'avéra par la suite lorsque la question fut posée de manière inattendue, était très difficile à déterminer.

Le bureau, dans lequel cette fonction administrative devait être exercée, se trouve au deuxième étage du ministère. C'est le dernier des nombreux bureaux dont les portes donnent sur le couloir obscur. Pendant les heures d'ouverture, une porte s'ouvre de temps en temps, quelqu'un qui ressemble à un fonctionnaire sort d'un bureau, sans couvre-chef, parfois dans une veste en lustrine, parfois sans veste en lustrine, mais toujours avec une pipe dans la bouche, et il se rend à une autre porte. Tout cela se déroule à chaque fois dans le plus grand silence, à pas feutrés, afin de ne déranger personne dans son travail, et dans le silence du passage obscur, il referme immédiatement la porte derrière lui. [...]"



N.B. je remercie la
société Ernest Claes [site en Flamand] pour m'avoir notamment permis d'utiliser la photo ci-dessus.







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